Ève la Rouge

Dans l'Angleterre du XIV° siècle, brutale et héroïque, deux jeunes gens, Hugues de Cressi et Eve Clavering, éprouvent l'un pour l'autre un tendre sentiment que contrarie la rivalité de leurs familles. Hugues et Eve sont cousins. Les Clavering sont nobles et pauvres ; les Cressi ont choisi de devenir marchands. En perdant un peu de leur noblesse, ils ont acquis de grands biens. Mais le père d'Eve, l'intraitable sir John, refuse la main de sa file au fils des marchands et la destine à un seigneur français, qu'elle n'aime pas. Les amoureux ont préparé leur fuite qui ne se réalisera pas sans que coule le sang. C'est par un duel à mort que s'ouvrent les tragiques amours du brave Hugues et de sa belle cousine Eve au manteau écarlate. Elles se poursuivent sur les champs de bataille de France, à Crécy notamment, où le jeune anglais affrontera encore le seigneur français sui veut lui ravir sa fiancée. Car l'idylle tumultueuse s'insère dans le cadre plus vaste de la Guerre de Cent Ans qui commence. Mais la lutte entre le fils des marchands et le noble français ne prend pas fin dans le tragique décor de la plaine picarde ou dans les cris de joie qui saluent, dans le camp du roi Edouard, la chute de Calais. Hugues poursuivra son rival jusqu'à Venise puis en Avignon. Les fléaux les plus dévastateurs ne les atteignent pas, sans en excepter la grande peste noire qui désole l'Europe et l'Asie. La guerre et la mort les épargneront sur le sol étranger. Il faudra qu'ils se retrouvent enfin à leur point de départ dans les tristes landes et les marais du Suffolk, pour que cesse le long combat et qu'enfin l'un des deux soupirants soit vaincu. Mais lequel des deux ? Ce splendide roman d'aventures historiques, qui n'a pas pris une ride, peut-être considéré comme un modèle du genre.

Né en 1856 et mort en 1925, Sir Henry Rider Haggard, ami intime de Kipling, fut l'un des principaux représentants de l'âge d'or du roman d'aventures en Angleterre. Solidement intégré à la société de son époque, il fut fait deux fois chevalier. Économiste, il était également technicien des questions agricoles et juriste. Mais il est d'abord pour nous un très grand romancier qui sut mêler dans tous ses romans, fantastique et aventure, ésotérisme et érotisme, pour constituer une œuvre impérissable dont une grande partie reste à traduire. On pourra lire de lui, dans cette même collection : Le cycle de She qui comprend La fille de la sagesse, Aycha, She, et Aycha et Allan, ce dernier ouvrage servant de trait d'union entre ce premier cycle et celui d'Allan Quatermain, qui comprend dix-huit volumes, parmi lesquels Les mines du roi Salomon, La fleur sacrée, Allan Quatermain et L'épouse d'Allan. Les trois autres ouvrages que nous avons publiés : Le peuple du brouillard, La vierge du soleil, L'esclave Reine, sont des œuvres séparées où l'aventure et l'amour sont toujours les moteurs du récit.