La centrale en chaleur

Un réalisateur de films porno décide de venir en aide aux victimes de la catastrophe de Fukushima en tournant un film « pornographico-philantropique ». Conçu comme le making-of de son projet, La Centrale en chaleur tourne en dérision le diktat du politiquement correct qui règne au Japon depuis l’accident nucléaire de mars 2011. Dans un style burlesque, ce roman à la verve rutilante, obscène et jubilatoire, parodie l’élan de solidarité envers les victimes de Fukushima. Une tentative courageuse de réinventer le rire, parue précisément à un moment – la célébration du premier anniversaire du séisme – où la communion dans le recueillement était de rigueur dans l’archipel.

Lauréat du prestigieux prix Gunzo pour son premier roman Sayonara Gangsters (traduit chez Books Editions), Genichiro Takahashi fut dans les années 1980 une des figures du renouveau des lettres japonaises, avec Ryu et Haruki Murakami. L’écriture fut d’abord pour lui une thérapie, après un séjour de six mois en prison pour activités « anti-gouvernementales ». Aujourd’hui intellectuel de premier plan et commentateur influent de l’actualité nationale, il exerce son talent d’auteur en naviguant allègrement d’un genre à l’autre : romancier, essayiste, chroniqueur, critique littéraire – et aussi, à une époque, réalisateur de films érotiques.