Voyages dans l'ailleurs
Pourquoi n'y a-t-il pas eu en France, vers 1935, une école originale de la science-fiction, analogue à celle qui se développait alors aux Etats-Unis ? Toutes les conditions étaient pourtant réunies. La France était depuis le début du siècle, le berceau de l' « anticipation » (puisqu'ainsi se nommait le genre dans notre pays). J. H. Rosny aîné, Maurice Renard, Octave Béliard, Théo Varlet, José Moselli et les feuilletonnistes de Sciences et Voyages, Jean de la Hire, les auteurs des « Tallandier Bleus », Jacques Spitz et bien d'autres avaient ouvert la voie. Il ne manquait même pas un chef de file potentiel : René Barjavel. Mais tout cela fut balayé par la guerre et l'occupation... Vingt ans plus tard, les Français redécouvrent la science-fiction, sous sa forme perfectionnée exportée d'outre-Atlantique. Il devient alors très difficile à une nouvelle école française de surgir car l'admiration des grands modèles est paralysante, et les jeunes auteurs qui veulent s'exprimer dans le genre souffrent d'un sentiment d'infériorité vis-à-vis de leurs confrères américains. Pourtant, petit à petit, la science-fiction française renaît. Elle a compris qu'elle doit être elle-même et se forger un langage propre. Et si aujourd'hui elle n'a pas encore trouvé tout à fait sa voie, elle existe, c'est indéniable, tout en réussissant à être différente des modèles anglo-saxons. Ce volume réunit treize nouvelles françaises, publiées ici pour la première fois. Elles établissent des jalons, marquent des directions, tout en ouvrant leurs propres portes et en imposant leurs propres visions. La science-fiction française a besoin qu'on l'aide à s'exprimer. Cette anthologie a pour but d'y contribuer.
Caractéristiques
- Éditeur
- Collection
- Poids
- 470 g