La douleur

Au village d'Althen-les Paluds, en Vaucluse, dans la plaine de l'ancien Comtat qui s'étale au pied du Ventoux, les Delombre possèdent une grande demeure un peu à l'écart, au bord de la Sorgue. C'est là qu'en août 1914, après la mobilisation de son mari, Thérèse Delombre s'installe avec son fils Georges pour attendre la lin des hostilités.
Elle apprend bientôt que son mari a été tué au front. Quel but a-t-elle désormais dans l'existence sinon vivre pour son fils ? Ses voisins le disent, elle le répète, le croit pendant six mois. Puis quelque chose fermente en elle, levain d'un reste de jeunesse affolée de cette solitude que ne comble plus la présence de l'enfant, appel de la nature qui tourne à l'obsession dans le calme de ce pays où seule la présence de prisonniers allemands évoque la guerre. L'un d'eux, justement, passe devant chez Thérèse. La suite, il n'y a d'abord que Georges pour la deviner, la détester de tout son petit coeur jaloux. Et la vie de Thérèse va soudain buter sur cette haine d'enfant…